Un silence déchirant s'installe après les paroles de Léora. Dans ce vide sonore, une tension brutale prend racine, palpable, lourde comme la lame d'un couperet.
Puis Thomas bouge.
Son pas résonne sur le sol fracturé, lent d'abord, presque mesuré. Ses yeux sont fixés sur Azran. Plus de doute. Plus d'hésitation.
Thomas (d'une voix froide, chaque mot une lame) :
« Tu as toujours attendu ce moment, pas vrai ? Que tout explose. Que tu puisses enfin tout renverser, même nous. »
Azran ne répond pas. Il fait un pas en avant. Son aura vacille entre ombre et lumière, crépitant autour de lui comme des éclairs silencieux.
Azran :
« Tu ne comprendras jamais. Tu t'accroches à une morale morte. Ce monde n'a pas besoin d'un héros… mais d'un reset. »
Thomas (grinçant des dents) :
« Tu parles comme si tu n'avais jamais eu le choix. Mais tu l'as eu. Et tu as choisi la lâcheté. »
C'est la goutte de trop.
Azran bondit.
Le sol se brise sous l'impact de son départ. En une fraction de seconde, il est sur Thomas. Son poing, renforcé d'énergie brute, fend l'air avec la force d'un boulet de canon. Thomas bloque l'attaque avec sa lame, mais l'impact crée une onde de choc qui le projette violemment en arrière. Il se rattrape contre un pilier, ses pieds labourant le sol.
Thomas ne perd pas une seconde. Il s'élance à son tour, lame en avant, et frappe en diagonale. Azran esquive de justesse, mais la lame entaille son manteau et une gerbe de sang jaillit.
Azran (rictus au coin des lèvres) :
« Tu te bats toujours avec ce poids sur les épaules, Thomas. Laisse-le tomber, et frappe. »
Thomas (avec rage) :
« Tu veux voir ce que ça donne quand je frappe sans retenue ?! »
Thomas pivote, accélère, et lance une série de coups rapides, précis, impitoyables. Sa lame devient flamme, traçant des arcs brûlants dans l'air. Azran pare tant bien que mal, ses bras se couvrant de brûlures superficielles, son aura crépitant pour compenser.
Clara, au loin, hurle :
Clara :
« Arrêtez ! Ce n'est pas le moment ! »
Mais elle n'est qu'un écho. Ils ne s'écoutent plus. Seuls les coups comptent maintenant. Les coups et le passé qui les nourrit.
Azran contre-attaque. Il frappe le sol du poing — une colonne d'ombres surgit sous Thomas. Ce dernier saute pour esquiver, mais Azran réapparaît dans son dos avec une rapidité fulgurante, propulsé par une distorsion d'espace née de l'énergie des Échos. Il attrape Thomas par le cou et le plaque au sol. Le choc fait exploser la pierre autour d'eux.
Azran (haletant) :
« Tu crois toujours que c'est moi le monstre… Mais regarde-toi. Tu t'enflammes dès qu'on touche à ta vérité. »
Thomas rugit, ses muscles se tendent, il brise la prise d'Azran avec un sursaut de force brute. Il roule, se relève, et déchaîne un arc tranchant flamboyant à bout portant. Azran est touché à l'épaule, son sang gicle sur la pierre.
Azran grogne de douleur mais rit.
Azran :
« Enfin… Tu lâches prise. Tu frappes avec le feu de ta haine. Montre-moi qui tu es vraiment ! »
Thomas ne répond plus. Il se jette sur lui, lame tournée, pas pour blesser, mais pour abattre. Chaque coup est un hurlement silencieux de tout ce qu'il a gardé enfermé : la colère de l'avoir considéré comme un frère, puis un traître.
Les deux s'affrontent à une vitesse effarante. Leurs coups claquent comme la foudre. Lame contre poing. Feu contre ombre. Leurs corps se percutent, glissent, esquivent, se blessent. Des gerbes d'énergie jaillissent à chaque choc. L'usine tremble sous leur rage.
Azran canalise une sphère d'énergie noire dans sa main, la condense jusqu'à ce qu'elle tremble d'instabilité.
Azran :
« T'AS VOULU UNE GUERRE, THOMAS ? LA VOILÀ ! »
Il lance la sphère. Thomas fonce droit dedans et fend l'attaque d'un coup sec de son sabre, fendant l'air jusqu'au torse d'Azran dans un flash de lumière rougeoyante. Azran recule, groggy, mais pas abattu. Il crache du sang, et ses yeux brillent d'un éclat presque fiévreux.
Azran :
« Tu crois m'avoir touché. Tu crois m'avoir brisé. Mais je suis le seul à avoir compris qu'il fallait tout brûler. Même nos liens. »
Thomas (poing serré, lame fumante) :
« Alors crame. »
Il s'élance dans un coup final, un dash si rapide que le sol se désintègre sous ses pieds. Azran l'attend. Leurs auras explosent l'une contre l'autre dans une collision cataclysmique. La détonation projette Clara et Léora à terre, la structure elle-même craque et menace de s'effondrer.
Les deux corps sont propulsés en arrière. Thomas s'écrase contre un pilier brisé. Azran glisse sur plusieurs mètres, le dos en sang. Ils restent là, à terre, haletants, couverts de blessures, leur colère encore vibrante dans l'air.
Mais dans leur affrontement, ils ont négligé quelque chose.
Au centre de la salle, l'ombre de l'entité reformée a grandi, nourrie par leur rage, leur haine, leur conflit. Elle les observe, silencieuse… puis elle hurle, et la pièce tout entière bascule dans l'obscurité.
Clara, choquée, murmure :
Clara :
« Vous l'avez nourrie… Vous lui avez donné la guerre qu'elle attendait. »
---
À suivre...