“Certains naissent avec des crampons en or.
D’autres naissent pieds nus, sur les braises.”
Elian ouvrit les yeux un matin de saison sèche, la gorge collée par la poussière, les lèvres fendues par la soif. Il avait cinq ans. Mais dans ses yeux, il y avait déjà plus de guerre que dans la mémoire d’un vieux soldat.
Son monde ?
Un enchevêtrement de tôles rouillées et de tissus déchirés, planté au bord d’un fleuve malade, dans un pays sans nom que les cartes oublient. Il y avait des enfants partout, maigres comme des allumettes, le ventre gonflé de vide, les pieds coupés par les pierres.
Leur terrain de jeu : une décharge.
Leurs buts : deux briques.
Leur ballon : un sac plastique noué avec du fil de pêche.
Chaque jour, le même vacarme :
Les mouches. Les cris. Les coups.
Et puis… les rafales.
Les fusils parlaient plus que les mères.
Et les morts s’allongeaient dans les ruelles, sans linceul, sans prière.
Sa mère s’appelait Awa.
Une femme fine, au dos cassé trop tôt par les lessives, les allers-retours à la pompe, les corvées d’eau sous le soleil de plomb. Elle aimait chanter doucement la nuit, quand les tirs cessaient un peu.
“Elian… mon petit feu. Mon miracle silencieux.”
Elle le portait sur sa hanche gauche, là où la peau s’était durcie à force. Elle lui avait cousu un short à la main, avec les chutes de tissu qu’elle trouvait près des ordures. Il était trop grand, mais il y tenait comme à une relique.
Elle ne parlait jamais de son père.
Peut-être qu’il n’avait jamais existé.
Ou peut-être qu’elle l’aimait encore trop pour l’oublier.
Mais un soir…
Un soir d’août, les étoiles pleuraient, on aurait dit.
Elian jouait, là, juste à côté de la baraque.
Il avait marqué un but. Un vrai. Dans une cage faite de bois.
Et puis — crack. Une balle.
Une seule.
Perdue, disaient-ils.
Mais pas pour elle.
Awa s’est écroulée sans un cri.
Le linge qu’elle étendait s’est teinté de rouge.
Sa main a glissé le long du fil.
Et Elian, les jambes couvertes de poussière, a couru vers elle, pieds nus, le cœur en feu.
Elle respirait à peine.
Il s’est couché contre elle.
Elle a glissé ses doigts dans ses cheveux.
“Continue de jouer… Elian. Joue jusqu’à ce que le monde t’entende…”
Puis plus rien.
Juste le silence.
Juste le vent.
Il a pleuré pendant trois jours.
Pas à voix haute. Pas comme les autres.
Ses larmes coulaient en silence. Comme lui.
Il n’a pas mangé. Il n’a pas bu.
Il n’a pas bougé.
Il dormait dans la poussière. Sa tête contre la terre.
Ses bras entourant son ballon en plastique comme un trésor.
Et puis, le matin du quatrième jour, il s’est levé.
Il a pris une pierre.
L’a posée à gauche.
Puis une autre à droite.
Il s’est reculé de quelques pas.
Et il a tiré.
Avec son pied gauche.
Un tir qui n’était pas humain.
Un tir comme un cri.
Un tir comme une promesse.
“Je te jure, maman… je vais devenir une légende.”
Dans ce pays-là, les enfants naissent pour mourir.
Mais Elian…
Lui, il est né pour vivre plus fort que la mort elle-même.
Et tout avait commencé là.
Dans cette poussière.
Sur ce terrain invisible.
Avec un short trop grand, un ballon de plastique…
Et une douleur dans la poitrine qui ne guérirait jamais.
Salut c’est moi l’auteur 😁 je tien à vous dire que je reprends le sport mais je pense que j’ai trouvé mon style vous l’avez déjà vu récemment avec mon ancien novel que j’ai fait se sera plus mature plus d’émotion j’essaye au max pas que le sport que à chaque chapitre on voit et on vie avec lui l’émotion du héros on grandit ensemble merci encore aussi je le réécrirai peut être