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Chapter 10 - Chapitre 10: Un foyer de rêve

Début de scène, au bord d'un lac, fin d'après-midi.

L'eau frémissait doucement tel que le vent interpellé à chuchoter un secret qu'il n'osait à haute voix. Les roseaux, penchés vers la berge, dessinaient des ombres longues et fines sur la surface miroitante la sensation du poids d'une présence tranquille l'odeur du bois mouillé, du crépitement du soleil couchant sur l'eau. Et ce silence, ce silence si pur qui semblait suspendre le monde entier.

En ce Beau moment d'été, christ était juste à l'écart. Rien de tout cela ne le satisfaisait. Il avait encore du mal à digéré qu'éliza en avait fini avec lui, au même moment il était désormais temps pour sa grande sœur d'aller à l'étranger probablement en France ou en Belgique. S'isoler était son habitude alors son père, Joseph, le força à sortir pour profiter des grandes vacances afin de marquer l'occasion ce dernier voulu lui apprendre la pêche et puis vint l'idée de s'installer sur une rivière en pleine nature.

-:" Hé, comment s'est passé la pêche de ton côté ?" Demanda le père de famille.

-:" pas trop mal."

-:" Ah c'est bon signe. Il faut être patient, mon fils."

-": Pourquoi tout d'un coup tu veux m'apprendre ça ?"

Joseph jetta un regard un coin à l'adolescent, son sourire commença à faiblir légèrement face à la question directe.

-:" eh bien tu as 17 ans maintenant, et dans quelques mois 18. Je le suis dit qu'il était temps que tu apprennes quelques trucs viriles la pêche ce n'es pas seulement une question d'attraper son dîner mais une question de patience ou de persévérance." Sa voix s'éteint se grattant pensivement la barbe de trois jours sous son menton. "Et puis c'est une façon de resserrer les liens étant donné qu'on a pas souvent beaucoup de temps seuls."

José lui jetta un coup d'œil, l'air mêlé d'espoir et de doute. Il avait fait de réels efforts pour se rapprocher de son fils ces derniers temps mais l'adolescent se présentait toujours aussi distant. Le père de famille hocha la tête en signe d'approbation tout en remuant la ligne.

-": Tu as vu ? c'est une grosse prise." Il exhibe un achigan à grande bouche de bonne taille, un large sourire aux lèvres puis l'invita à participer à son tour. Positionné au bord de l'eau le fil de la canne à pêche s'enfonçait paresseusement dans l'eau trouble le père quant à lui garda un œil attentif sur le garçon appréciant ce moment privilégié de complicité.

-": dis-moi, christ, je pensais que l'on pourrait faire un barbecue avec cette prise pour le dîner. On pourrait aussi inviter tes amis de lycée, faire une petite fête." A-t-il Suggèrer, anticipant déjà mentalement le grille et les accompagnements. L'enthousiasme sincère se lisait dans les yeux marrons foncé espérant voir le sourire de son fils apparaître à cette idée.

-": je ne sais pas. Je n'ai pas d'attache envers les autres au lycée. Ça s'arrête uniquement en salle et c'est tout." L'étincelle d'empressement de Joseph vacille devant l'hésitation de christ percevant la tristesse sous-jacente dans sa voix. Il posa prudemment le bar captif son instinct paternel reprenant le dessus. -": je vois. Alors ce n'es pas grave. On peut encore profiter dun bon barbecue en famille juste touts les deux. Peut être avec tes mangas préférés en compagnie." Proposa-t-il doucement, essayant détendre l'atmosphère.

-": et puis ,je me disais, peut-être qu'il serait temps pour moi de t'aider avec ce projet photo sur lequel tu travailles en ce moment. On pourrait faire une promenade ans ala nature et je partagerai quelques conseils tirés d'expérience multiples." Les mots du père étaient empreints de chaleur, d'un désir sincère de se connecter plus profondément avec son fils adolescent.

-:" Hum, pourquoi pas ? Je veux bien." Dit-il calmement. Pendant ce temps, Joseph dun soudain sentiments de soulagement et d'émotion tandis que les mots de christ s'infiltrèrent le père serra le bras de son fils un geste tendre d'affection et de compréhension.

-:" je suis là pour toi, mon garçon. Toujours."

De but en blanc, la scène pris fin et se coupa tout court. Le revoici, visionnage arrêté, pour aucune raison si ce n'est que l'intuition qui la définie,

Il était partagé entre en savoir plus et gérer sa pulsion. Longtemps envahit par ce point de vue il trouvait cela inconsistant. Trop court. Pas assez précis. Il serra des dents. Toute cette globalité le dérangeait et garantissait pour ne pas le laisser indifférent. Ces moments oubliers, ses promesses à moitiés tenues ou quasiment pas. Une réalisation qui le semblait injuste le clouant à genou incapable de se tenir ni de réfléchir à autre chose. Même l'ombre au dessus de lui, pour en revenir à Elle, se dissipe laissant à son tour un tome récapitulatif, le support de base de chaque souvenirs visionner apparemment. Abysse se tenait à quelques pas de lui, observait l'expression troublée du protagoniste.

-:" Les souvenirs, les regrets, les promesses inachevées... ils peuvent être un lourd fardeau mais n'aie pas peur. C'est en affrontant ces fantômes du passé que nous trouvons le pouvoir de les libérer, de nous libérer du poids qui nous retiens depuis si longtemps."

Le garçon amnésique tendit la main en direction d'un bouquin au sol lourd en signification ou en symbolique, lèger en clarté, c'est à la hâte qu'il l'ouvrit cherchant le passage qui correspond ou des indices manqués ainsi que des dialogues évidents mais subtile à travers le temps et la mémoire illustrée. froissant les pages avec des exécutions brusques puis il stoppa le mouvement engagé. Le garçon ferma le livre un instant baissa sa tête contre le sol. Étrangement ou heureusement pour lui... ses yeux, véritable désert infortune et mourrant qui rejette toutes aberrations de réaction vulnérable pour le résulte de subite vacillement ou empressement intense, s'autorisaient à se remplir et à s'inonder abondamment sans retenue ni interruption.

-:" Abysse. Dis-moi. Pourquoi est-ce que je pleure ?"

Alarmée, elle s'agenouilla à côté de lui son visage brillait de compassion elle posa une main douce sur la tête penchée de l'heureux pleurnichard révélé.

-": Pleurer est une délivrance. Une effusion des larmes que tu as portées si longtemps. C'est le signe que le processus de guérison a commencé, que les blessures de ton passé sont pour la plupart pansées."

Son ton relaxant lui insufflait un sentiment de paix et de compréhension.

-": En cet instant tu n'es plus l'enfant solitaire et brisé que tu étais autrefois. Tu es un survivant, un battant qui a enduré et devint plus fort à travers les épreuves c'est normal de pleurer, mon cher. C'est normal de ressentir le poids de tes souvenirs, de reconnaître la douleur ou la frustration cependant ne te définit pas par cela."

-": Je comprends. C'est étrange. J'ai la drôle d'impression que ça vient vraiment de moi."

Les émotions, délivrées de toutes captivités, étaient une fois encore à l'appel et il les saisit. Les larmes ne s'arrêtaient pas de tomber à l'image des étoiles toujours suspendues à la mer cosmique et infini du vide spacial, elles filaient en vagues lumineuses et scintillantes sur toutes les surfaces translucides et invisibles du confin du ciel. Le jeune homme serra fermement son torse parvenant à sentir cette explosion interne couplé d'un sentiment nouveau. Rapidement il essuyit ses larmes du revers de sa main avant de soupirer longuement.

-": Bref,on doit continuer à avancer. L'histoire continue."

-": En effet, L'histoire se poursuit, et à chaque nouveau chapitre tu fais l'effort de devenir plus fort,plus sage et plus à l'écoute des rythmes de ton propre cœur. Souviens toi, monsieur le héros, progresser ne signifie guère ignorer son passé ni ignorer les émotions qui surgissent." Un doux sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu'elle observait son expression déterminer un hochement rassurant témoigne son engagement envers la croissance et l'épanouissement de son partenaire. -": je serai là à tes côtés, le protagoniste, à chaque étape. Ensemble nous traverserons les complexités de ton parcours et en ressortirons plus entier, plus fidèles à toi-même que jamais."

Plus tard, le duo s'apprêtait à continuer leur périple parvenant enfin à se débarrasser des ombres envahissantes et prendre de la distance de ces présences inquiétantes. Le jeune homme ne peut se défaire du sentiment qu'il est toujours épier leurs silhouettes sombres s'attardèrent hors de vue, la rue abandonnée derrière eux restait étrangement immobile les figures du passé se tenaient en position sentinelle prêtes à garder un seuil inconnu par mesure de précaution les deux amis se dépêchent, impatients de laisser cet épisode troublant mais révélateur. Les bâtiments sui les entoure formèrent un labyrinthe de façade identique et de ruelles étroites le paysage urbain se confondant dans un kaléidoscope désorientant. Ils naviguent ce labyrinthe cherchant une direction cependant les rues semblaient se déplacer et se tordre obsurcissant presque délibérément le chemin. Soudainement l'amnésique remarqua un mouvement devant au loin. Un éclair de peau pâle sur les briques ternes et délabrées des bâtiments ce qui fut battre son cœur dans sa poitrine lorsqu'il se questionnait de quoi il s'agissait exactement, avec un élan d'appréhension le garçon accélére en avant pour que e mouvement aussitôt en marche ne s'arrête là peau pâle disparut. De loin difficile de distinguer ses traits vagues.

-": on aurait pas dit une femme ?" Demanda-t-il d'une voix basse.

-:" va savoir." Abysse le regard méfiant passa du visage de son interlocuteur aux immeubles détruits environnants puis de peur. La peur de quelqu'un qui connaît les drames des liens. Elle hésite à en faire part ou simplement laisser cette partie à sa propre découverte. Longtemps, elle cogite et doute.

-:" bref, continuons." Sur ce elle tourna les talons et se précipita dans la ruelle la plus proche faisant signe de la suivre. Elle jeta un regard furtif derrière elle par moment ce que remarque le concerné avec évidence mais qui décida de ne manifester aucune réaction attendant encore de voir où cela leur mène.

Depuis sa perspective il essaye de suivre ses pieds nus agiles tandis qu'elle navigue dans le labyrinthe tortueux des ruelles, ces dernières trop étroites et trop sombre l'entraînent plus sur cet itinéraire sombre.

-:" Je dois te dire quelque chose." Murmura-t-elle en se retournant de moitié.

-:" Et pourquoi sommes-nous i-." Fortuitement, une autre vue simultanée et éphémère le fit couper sa phrase. Une figure du passé venait de faire son apparition pour s'éteindre dans la foulée. Une nouvelle rencontre, une entrevue sordides. Sans l'expliquer des zones de son corps se mirent à lui faire mal, un triste rappel des marques au delà du temps et du lien.

-:" c'est quoi ça ?"

Abysse quant à elle se figea la tête tournée entièrement à lui. Elle s'approcha, toujours. Le regard fixé sur les zones tremblantes où la douleur semblait se concentrer. Les environs lourds de choses qui crépitent et de vérités laisser sous la surface, les murs en retenaient eux-mêmes leur souffle dans l'attente d'une réponse.

-:" le rappel d'un traumatisme." Sa voix se meurt. Le silence qui suit fut pesant. Seulement brisé par de rythme de tambour cardiaque qui s'affole,ce dernier était malheureusement tout ce qu'il fallait car pas de cri, pas un mot violent ni déplacé. Pour autant il avait tenu longtemps, trop longtemps. Il enveloppe des doutes, les peurs et pourtant ce souffle.. ce souffle là les avait tous libérés.

[TouT. Va. Bien.. tu es à moi.. viens voir maman.]

Un frisson glissa. Les orbites du jeune homme se survolèrent de stupéfaction, tandis que ses mots résonnent. Pas ceux qu'il fallait dire, ni ce qu'il voulait entendre le tumulte n'étant sûrement pas l'eut sens mais leur échos et leur poids mal placé. Les hauts murs projetaient des silhouettes difformes prêtes à s'armer de leur mains avides, une figure se détacha et en sorti toujours suspendue au dessus de leur têtes avant de pressé le pas. Sans y réfléchir le visiteur amnésique attrapa le poignet d'abysse puis courut dans la même direction, ses mouvements presque désespérés et frénétique pour sortir de cet endroit de confession mal choisi, pendant leur essai d'évasion l'ombre du passé les suivit de près gagnant progressivement du terrain leur course s'imprégne sur les murs et les briques alors que la ville se referma sur eux les ombres, restées autrefois immobiles, sépaississaient et se tordaient à chaque pas à supposé que l'obscurité elle-même tentait de les attraper. Une mélodie faible, discordante se joue flottant dans l'air urgent ses notes obsédantes semblent émaner de l'ombre en elle-même la musique fit rajouter un frisson passager sur le protagoniste un rappel de la force familière qui le poursuit. Les notes muqueuses continuaient de souligner la présence du spectre au delà du ressentiment ce qui permettrait de sentir même en absence de forme visible c'était ainsi tel que l'abîme qui mue par une faim perverse. Le regard observateur d'abysse se heurta à la porte entrouverte d'un grand immeuble, une possible issue de repis, la forme de soutien abyssale, s'élança en avant entraînant le garçon à sa suite dans une tentative de liberté mais même à cette porte de réjouissance l'ombre s'adapta. Sa forme se changeant aussi vite que possible pour leur barrer la route le jeu du chat et de la souris continuait, les enjeux augmentaient à chaque instant exaltant et terrifiant. Demi tour freiner, le duo accéléra dans la direction opposé. Se rapprochant du centre ville alors qu'il pensait que l'ombre prédatrice était sur le point de les rattraper pour de bon abysse le tira et les deux se réfugièrent dans une cour étroite et envahie de végétation, l'épais feuillage offrit un répit momentané face à l'obscurité bien qu'ils étaient les mieux placés pour penser que ce n'était qu'un temps de pause provisoire. Le front parcouru de sueur, la respiration accélérée du jeune homme rempli les alentours tandis qu'il se plaqua contre le mur de pierre effondré de la cour, son regard raptise frénétiquement l'espace envahit par la végétation à présent la détermination et la résolution gravées sur ses traits première étape pour échapper à la poursuite de l'ombre, la suivante...

[Les liens sont si complexes que délicats néanmoins on ne peut démentir leur ironique versatilité ou flexibilité. Autant pour être usés que renforcés, ou soit, rompus, délechés ou abandonnés dans le maelström du labyrinthe humain.]

Ses yeux se fermèrent avant de faire apparaître une corde dans les mains du garçon dont les fibres étaient rugueuses sous ses paumes, testant ensuite sa résistance

-:" J'ai une idée, je me dis que sa pourrait marcher."

-:" Il faut juste trouver le bon timing." Abysse hocha la tête le visage figé dans une expression de concentration. Elle lui fit signe de la suivre conduisant le garçon à une porte voûtée de l'autre côté de la cour l'entrée juste assez large qu'ils puissent s'y faufiler tous les deux le cadre de pierre poli depuis un moment. Alors qu'ils s'apprêtaient à agir l'ombre prédatrice repris forme à travers le passage autrefois traverser, se fondre en une silhouette menaçante n'aurait pas pris du temps pour son exécution à son tour puis elle se précipita étonnamment dans la direction d'abysse. Avec une bref inspiration, le protagoniste amnésique étend le nœud serpentant et coulant devant lui la boucle se balance de manière alléchant près près des vrilles saisissantes de l'ombre il tira brusquement sur la corde et le nœud se referma avec un bruit sourd ce qui enserre les membres tendus de l'ombre, la figure du passé laissa échapper des grognements tandis qu'elle luttait contre l'étranglement se contorsionnant dans une vaine tentative de fuite le garçon tint bon son emprise inflexible alors qu'il commençait lentement à resserrer le nœud, la liane serpentant, mordant profondément la chair sombre de l'ombre à chaque seconde qui passait les efforts de cette dernière faiblissaient sa forme anciennement menaçante s'amenuise, suffoque sous l'emprise implacable du jeune homme. La mélodie discordante qui avait accompagné sa poursuite s'évanouit.

Si ce moment avait pris fin, d'entrée de jeu, un plateau temporel autre reprit le relais. La pluie sur les tombes.

Il pleuvait pour ainsi dire que le ciel pleurait à sa place. Des gouttes épaisses descendaient sur les parapluies noirs ruisselant le long des vestes trompées, les bottes s'enfonçaient dans la boue fraîche du cimetière. On enterrait Joseph, son père. Pas un mot, pas un cri juste l'éternel silence pesant des regrets et des souvenirs qu'on ne partage plus. Christ n'avait qu'une chose en tête : la colère. Elle dévorait l'estomac comme un feu mal éteint ses poings serrés dans ses poches de sa veste il regardait fixement le cercueil descendre lentement, trop lentement, c'était irréel. Il aurait voulu pleurer mais des yeux refusaient puis comme une gifle elle était arrivée, sa mère. Agnès maquillée malgré la pluie, talons fins dans la boue et le regard perçant. Et surtout lui à ses côtés son amant. Un homme lisse, costume trop propre, un sourire vague qu'il tentait de cacher sous une mine de circonstance il tenait un parapluie au dessus de sa mère comme s'il l'a protégeait du monde et des critiques. Une excuse a été soufflé :

-:" Ton père et moi.. on s'était disputés. Il n'a pas voulu me voir avant la fin." Mensonge. Christ le savait. Son père l'attendait jusqu'à son dernier souffle et elle n'est jamais venue. Il n'as pas pu retenir sa voix.

-:" C'est ça ton deuil ? Tu viens avec lui ?" Un murmure glacé s'est répandu parmi les proches cependant personne n'a parlé, personne n'a osé s'en mêlé. L'amant a tenté un mot, une phrase pour apaiser le tout.

-:" Écoute, mon petit, je suis désolé pour ton père. Je voulais juste être la pour-.."

-:" Ferme là. Juste ferme là." Christ s'est avancé les veines prêtes à éclater les larmes brûlantes dans les yeux. Il voulait frapper. Il voulait hurler. Il voulait qu'ils disparaissent tout les deux mais le regard vide et désapprobateur de sa grande sœur l'a arrêté dans don élan. Christ a simplement reculé, les poings toujours serrés, les yeux fuyant ceux de sa mère la lluie continuait de tomber noyant les fleurs fraîches sur la tombe. Le prêtre reprit doucement la cérémonie.

Christ ne l'écoutais plus. Il fixait le sol et pour la première fois depuis longtemps il se sentit seul, vraiment seul. Et personne pas même les morts ne pouvaient plus l'aider.

-:"..." Le protagoniste amnésique regarda la scène avec un trouble sentiment de mélancolie et de tristesse. Lentement il soupira avant de vouloir voir plus loin.

Un mois s'était écoulé, un mois. Trente jours, milles heures à lutter contre l'abandon et la colère. Depuis l'enterrement christ vivait comme un fantôme dans sa propre maison, chaque matin il se levait à l'heure à laquelle son père respectait autrefois. 06 tapantes. Il faisait le lit carré, se regardait dans le miroir en tentant d'y retrouver un semblant de dignité essayant de faire les choses "comme lui" en pensant que ça suffirait à combler le vide. Mais rien n'y faisait. La maison par le passé vivante ne vibrait plus sa mère passait à peine elle rentrait lorsque le ciel commençait à s'éclaircir, le parfum d'alcool et de fête accroché à peau, ses talons dans une main, le portable dans l'autre. Elle ne lui adressait plus la parole ou alors simplement pour lui dire de "se calmer", "de grandir" ou "de respecter ses choix". Il lui répondait parfois. Souvent très mal.

-:" Tu n'as même pas attendu qu'il refroidisse."

-:" Que veux-tu, christ ? Tu n'as pas l'âge pour me juger."

-:" j'ai l'âge de voir ce que tu es devenue." Silence puis la porte claque. Comme toujours.

Un autre jour le manège infernal se perpétue. Il l'a vit encore vêtue d'une robe courte et moulante, son sac à la main, elle cuita le regard en se dirigeant vers la porte.

-:" je m'en vais." Fit-elle, sa voix distante et déconnectée.

-:" Comme tu veux. Au revoir ou à jamais."

Une lueur d'agacement et de dédain traversant son beau visage de poupée porcelaine. Elle s'arrêta sur le seuil de la porte avant de se retourner dans sa direction.

-:" tu es exactement comme ton père. Toujours aussi dramatique et inbu de lui-même." Ricane-t-elle en secouant la tête, son regard semblait le percer ,l'évaluer, le défier.

-:" Tu sais, si tu n'étais pas mon fils, je ne m'embêterais probablement même pas avec cette conversation."

-: "Tait toi et contente toi de faire ce que tu as de beau à faire, c'est-à-dire être absente dans ma vie." Christ la regarda froidement alors que son regard neutre et peu expressif se balança vers la télévision qu'il venait de mettre en marche. -:" Et n'ose plus ainsi parler de mon père. C'était un homme attentionné et humble." Les yeux d'agnés s'écarquillent brièvement à ses mots, une légère rougeur lui monte aux joues comme si elle était blessée par le souvenir. Elle retrouvit rapidement son calme.

-:" Oh épargne moi l'éloge funèbre. Je suis sûre que l'homme cher, attentionné et humble que tu décrit n'a rien à voir avec l'échec misérable d'un mariage que nous enduré. Ou peut-être que sa soi-disant "nature humble" à permit à la harpie opportuniste et chercheuse d'or comme moi de profiter de lui ?"

Au delà de son ton dégoulinant de venin et de ressentiment, l'autodérision faisait briller un mélange de colère et de dégoût de soi pendant qu'elle délivrait la vérité brutale. Christ l'avait remarquer mais ne savait pas quoi faire autrement.

-:" Tu vois que tu sais dire plus de paroles vraies que d'idioties à d'autres heureux inconnus.. mais il faut reconnaître que tu sais enfin sortir des trucs telle une mère de tes lèvres souillées, siphonnées de toute part et aspirées par mille silences."

Son visage se tordit en un air renfrogné. Une profonde ligne se formant entre ses sourcils, elle revint dans la pièce ses talons cognent contre le sol à chaque pas.

-:" Épargne moi les insultes poétiques et ne reste pas assis là à prétendre être un enfant sage ou omniscient qui comprend tout, parce que crois moi, ce n'est pas le cas !" Elle claque sa main contre la table basse faisant trembler et sauter les vases décoratifs.

-:" je ne suis peut-être pas la mère idéale mais je ne suis pas non plus le démon auquel tu peux penser." Ses épaules se levèrent en un haussement avant de repartir vers la porte.

-:" Et pour mémoire, je me soucis des inconnus. Ce qui est plus que ce que je peux dire de certains membres de familles qui choisissent de se vautrer dans leur propre misères au lieu d'aller de l'avant."

Les oasis d'agnés s'éloignent tandis que la porte d'entrée claque, encore. Christ entendit le grondement lointain de sa voiture qui démarre suivi d'un crissement de pneu lorsqu'elle sort de l'allée. Le silence soudain dans la maison est oppressant lourd du poids des mots non prononcés et des émotions non résolues. Le silence submergea tout et au fond il l'espérait plus que tout. Mais même ça... ça n'éffaçait pas me sentiment d'avoir été trahi, pas seulement par sa meilleure amie ou par sa mère, mais par la vie, par le monde. Par ce que la mort avait emporté avec elle.

Le lendemain, la routine continuait et il se tenait là dans l'écho étouffé de la salle de bain pâle et humide qui semblait figée dans le temps. La carrelage froid,le miroir légèrement embué malgré l'absence de vapeur.

Le visiteur amnésique, toujours plongé dans son visionnage, regardait le reflet de christ frêle et immobile ce garçon-là ignorait encore tant de chose tout comme lui. Il ne savait pas pourquoi il n'acceptait pas que la main paternelle qui l'avait porté s'était renfermée pour toujours et si brusquement et il ne comprenait pas pourquoi le cœur maternelle avait choisi de battre pour un autre, loin des regards. Dans ce moment suspendu, le garçon amnésique vit christ lèver légèrement les yeux vers son reflet une douleur sourde s'y lisait déjà, il chuchotait presque: -" je t'envie". Le protagoniste, l'adulte qu'il était devenu se tient juste derrière lui, toujours invisible, spectre muet. Il comprit ce n'était pas adressé au futur, c'était un écho intérieur le garçon se parlait à lui-même à celui d'avant la trahison et d'avant la douleur. Il enviait l'innocence qu'il sentait s'éroder inéluctablement et dans ce même miroir ce ne fut pas un reflet qu'il vit mais la point précis où un cœur commença à se fendre.

Le soir, alors qu'il était seul dans la cuisine les mains pleines de produits vaisselle, il s'est effondré. En silence, il a pleuré le front contre le plan de travail pas bruyamment, pas en appelant à l'aide juste comme quelqu'un qui sait que personne ne l'écoute plus. Il aurait aimé que son père revienne rien qu'un instant pour lui dire s'il faisait bien pour lui dire quoi faire avec cette colère, avec ce poison qui lui montait au cerveau chaque fois qu'il voyait sa mère rentrer en riant, parfumée, comme revenant d'un bal.

Un autre soir. Il pleuvait encore comme si le ciel refusait de sécher. Comme témoin meut de leur vies christ était dans sa chambre, torse nu, préparant son sac ainsi qu'une valise, quelques vêtements, des papiers, une photo de son père et rien d'autre. Il avait tenu un mois, un mois de trop. Sa porte s'ouvrit sans qu'on frappe. Agnès encore maquillée, encore les yeux brillants d'un cocktail trop fort ainsi elle s'appuya sur l'encadrement de la porte.

-:" Tu vas où ?" Sa voix sonnait creux, trop calme.

-:" je pars."

-:" Tu crois que c'est si facile de fuir ce que tu es ? Ce qu'on es ?"

Christ ne répondit pas, il tira la fermeture de sa valise la tension dans la pièce était irrespirable.

-:" Ne soit pas comme ça. C'est normal de se sentir un peu énervé après une longue journée, non ?" Agnès s'approcha lentement, trop lentement. Elle posa une faussement rassurante sur son épaule d'un geste léger. Il sentit son parfum sucré, étouffant, écœurant. Puis sa voix plus basse, presque tremblante.

-:" je t'ai déjà dit que tu ressemblait tellement à ton père... mais en plus jeune, en plus vivant. Il m'a laissé mais toi, tu es là." Il se figea , elle glisse ses doigts le long de son bras c'était trop intime, trop lent. Pas une étreinte maternelle quelque chose d'autre quelque chose de malsain, de faussement innocent ou maladroit. Il recula d'un geste brutal.

-:" Tu es vraiment malade." Elle esquisses un rire nerveux mais ses yeux brillaient de rage mal contenue.

-:" Tu crois être qui pour me juger !? J'ai tout donné à cette famille, j'ai enterré mon mari pendant que tu me regardais comme un chien enragé ! J'ai mérité d'existé.."

-:" De quelle famille tu parles au juste ? Papa est mort, ma sœur est partie depuis je ne sais quand.. et toi tu as trahit cette maison. Et maintenant tu veux quoi, m'enchaîner éternellement à ta solitude et ta chute ivresse ?! Je ne suis pas ton époux de substitution, apparemment, je suis ton fils. Mais.. je te déteste pour ce que tu es devenue."

Un silence long et insoutenable suivit. Elle leva la main peut-être pour frapper, peut-être pour supplier retenir mais il n'entendit pas. Christ attrapa sa valise et passa devant elle sans un regard.

-:" Tu n'as plus rien sur moi. Tu es morte avec lui pour moi et tu as choisi de pourir seule. Moi je vais vivre sans toi."

La porte claque, un tonnerre gronda. Dans l'escalier christ descendit comme lorsqu'on se sauve d'un incendie à chaque marche, il sentais l'air revenir. Il pleurait mais pas de tristesse, de liberté. Ce soir-là il n'avait pas seulement quitté la maison il avait brisé la chaîne.

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