Noé.
Au final, même si je ne sais pas qui elle est, ça ne change rien à ma vie. Elle m’a donné un moyen de la contacter, je le ferai si l’occasion se présente.
La situation reste tout de même étrange. Pourquoi ai-je autant été perturbé par elle ? On aurait dit un ensorcellement de sa part.
Vers la fin de journée, aux alentours de 21 heures.
Quelle journée intense, pour être franc. Je pensais la passer peinard mais elle m’a bien remonté les bretelles, dans tous les sens du terme.
Au moment de me lever pour me diriger vers ma chambre, un mal de crâne s’invita sur ma trombine. Je suis un vrai poissard, aujourd’hui...
Ça ne fait rien, je vais pratiquer le reiki et ça va s’atténuer petit à petit. Je me posai, assis, sur mon matelas, à l’avant du lit. Je dirigeai mes mains vers le haut, pour récolter l’énergie universelle dans celles-ci. Je remerciai l’Univers pour tout son amour, et les posai sur chaque chakra principal.
Une forte chaleur m’envahit, comme à chaque fois. Bien, ça veut dire que ça fonctionne. Une chose de faite.
Quand j’eus fini mon soin, je repensai à cette fille. Et si elle attendait mon message ? Ferme-la, tu t’imagines trop de choses.
Cependant, je pris l’initiative de la texter. Je pris le téléphone entre les mains, composai son numéro et réfléchis à quoi lui dire en me grattant le menton.
Salut, tu vas bien ? Trop direct. Hey, tu m’avais dit que je pouvais t’envoyer un message si je le voulais, alors me voilà. On dirait un bouffon.
Bonsoir. Je suis pitoyable, je sais, mais c’est celui que j’ai décidé d’envoyer. Je me dis que si on est destinés à se parler, qu’importe le message, on se parlera. Pas la peine de se prendre la tête inutilement.
Je me laissai aller vers l’arrière en soufflant l’air se trouvant dans mes poumons, et j’entendis le cellulaire vibrer. Elle a déjà répondu ? On dirait flash.
Je bondis sur celui-ci et l’allumai, voyant sa notification. Bonsoir, comment vas-tu ? vis-je.
Très bien, et toi ? Je n’ai pas le temps de fermer l’application qu’elle a déjà lu. Bien. Je t’avoue que je n’aime pas trop utiliser mon téléphone, ça te dit qu’on se voit demain ? me dit-elle.
Je stresse un peu mais c’est une bonne idée, alors j’acceptai sa proposition.
Le lendemain.
Ok, c’est le jour J. Je viens à peine de me réveiller que je pense déjà à comment agir quand je la verrai.
La faim ne parlait pas à mon estomac, j’étais trop concentré dans mes pensées. Je m’imaginais toute sorte de scénario, alternant entre positivité et négativité.
Je sortis de chez moi avec la boule au ventre. Ce qui doit se passer se passera.
Sur le trottoir de ma rue, je fouillai mes poches pour voir si je n’avais rien oublié. Je pensais à tellement de choses que j’étais austère sur chaque agissement.
Dans quoi est-ce que je me suis embarqué, encore...
Durant ma marche pour la rejoindre, je me souvins qu’on n’avait pas convenu de lieu de rendez-vous. Fait chier. Je l’appelle ? Comment est-ce que j’ai pu zapper cette information, sérieusement.
Lorsque je voulus composer son numéro, une personne rentra en collision avec moi. Je relevai les yeux pour m’excuser et la vis devant moi. Hein ?
- Oh, quelle coïncidence de te croiser ici, dit-elle.
- Oui, tu as raison, haha... Tu habites dans le coin ?
- Figure-toi que j’allais te poser la même question, c’est dingue.
Wow, la connexion entre nous est plutôt folle, me dis-je en plissant les yeux.
Je la vis ajuster ses cheveux ondulants derrière ses oreilles, avant de la voir détourner le regard en me demandant si j’avais faim.
Je lui répondis que je n’avais rien mangé et que j’étais entièrement d’accord pour qu’on aille manger. Quel mensonge... je n’arrive pas à avoir faim, je suis beaucoup trop stressé !
- Viens, on y va. Je connais un superbe restaurant italien à cinq minutes d’ici, il est succulant. D'ailleurs, une question me mord la langue : tu es spirituel ?
Quand j’entendis cette question, je crus que mon cœur allait exploser. Elle me pose cette question, vraiment ? Je n’en reviens pas, cette femme est une bénédiction du ciel.
- Dans le mille. Je vois qu’Ajna[1] fonctionne parfaitement chez toi, lui dis-je.
Elle pencha la tête et me dit : “comment crois-tu que nous nous sommes rencontrés, si ce n’est pas l’intermédiaire des fréquences ?”
Je ne sus quoi répondre tant elle lisait en moi comme si j’étais un livre. On croirait que cette femme m’est destinée. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas comment, mais c’est ce que je ressens.
Tout se passait bien durant notre cheminement vers ce restaurant. On parlait de tout et de rien, alternant de sujets métaphysiques à l’ambiance de la météo sur la planète.
Quand on arriva au lieu escompté, je vis quelques personnes assisent sur la terrasse, déjà en train de manger. Ils me donnaient enfin faim. Je n’avais qu’une envie : rentrer à l’intérieur et regarder la carte.
Mon envie ne se fit pas attendre, et une fois rentré, je la vis s’installer à une table isolée.
Lui demander pourquoi elle s’est dirigée vers celle-ci sorti tout seul de ma bouche. C'est vrai, pourquoi aller là-bas alors qu’il y a je ne sais combien de place libre ?
- Je n’aime pas vraiment la présence des gens autour de moi. Je préfère m’asseoir quelque part où je serai tranquille.
- Je comprends. Je pense exactement comme toi. Ils sont pesants pour l’âme, on est obligés de subir ce qu’ils dégagent, juste parce qu’ils n’ont pas conscience de l’aspect spirituel.
Un sourire de chaque côté nous échappa, comme pour dire “on s’est compris”.
Le serveur nous apporta la carte. Je ne pus ne pas saliver à l’idée de rassasier mon ventre qui criait famine. Heureusement que le stress s’est évaporé, sinon j’aurais dû faire mine de vouloir manger.
Cependant, il tourna son regard en direction vers elle, ce qui m’agaça, mais je ne laissai rien paraitre. Il est culotté, ce connard. Il ne se gêne pas de lancer une œillade en sa direction.
- Madame, vos yeux sont tell-
- Ferme-la, dit-elle en le coupant. Tu ne vois pas que je suis accompagnée ? On ne t’a pas appris le respect ?
Putain, c’est un truc de fou. Mon sang danse à travers mes veines pour pulser une adrénaline en moi. J'esquissai un sourire moqueur en sa direction, qu’il me rendit sans broncher.
Il se fait recaler et c’est sa seule réaction ? Je suis mort de rire. Il est dans un puits de déni.
- Monsieur, veuillez excuser mon impolitesse à votre égard. J'ai oublié les bonnes manières, alors reprenons depuis le début, voulez-vous ? me dit-il en se penchant avec un faux sourire et les yeux plissés.
- Ça ne fait rien, ne vous en faites pas. Vous ne pouviez pas savoir que nous étions en rencard, rétorquai-je d’un ton vaniteux.
- Vous avez raison, mais vous oubliez que la tour brûle sous le clair de lune.
Je ris intérieurement en voyant qu’il faisait le prêcheur pour combler son déni. Je ne peux pas le blâmer, car je ne saurais pas non plus quoi faire dans cette situation.
Mais une pensée me dérangeait : quand il a prononcé cette phrase, la femme qui m’accompagnait s’était mordillée la lèvre, comme pour camoufler un gémissement.
Je ne connais même pas son prénom, ni elle le mien. C'est vrai, ça, on “sortait” ensemble sans les connaitre.
Quand je repris mes esprits, le serveur était parti, et elle avait son nez collé sur la carte.
- Euh, tu sais, je viens de penser à un truc. Je ne connais pas ton prénom, dis-je en me grattant la nuque.
- Ah bon ? Tu es sûr ?
Qu'est-ce qu’elle raconte ? Bien sûr que je ne le connais pas, sinon je ne dirais pas cela.
- Je rigole, relaxe, broncha-t-elle. Je m’appelle Laura, et toi Noé.
- C'est un beau prénom. Moi, je m’app- hein ? Elle vient de prononcer mon prénom ou je rêve ?
Une vague de frissons m’envahit, sans que je ne puisse y faire quelque chose. J'avais froid et chaud en même temps, comme si on m’étouffait de l’intérieur.
Ok, calme-toi. Demande-lui calmement comment elle le connait. Tu n’as pas à stresser.
Je pris une profonde inspiration avant de lever mes mains pour les poser sur la table et avoir plus de stabilité pour ne pas trembler.
Elle a disparu. C'est quoi ce bordel ?
Je sentis des doigts parcourir mon échine, électrifiant mes membres, en leur donnant des spasmes.
C'était elle, à côté de ma tête, souriant comme si ce qu’elle faisait était normal et banal.
- J'entends ton cœur battre contre ta chair, mon beau. Tu es tout stressé, tu n’as jamais été accompagné d’une femme ?
Elle dit tout cela en soufflant à travers mon oreille, m’obligeant à fermer les yeux tant c’était intense.
Sa confiance en elle me clouait le bec. Ça ne faisait que quelques jours qu’on se connaissait – que dis-je, seulement quelques heures si on ne prend en compte que les moments où on s’est parlés - et elle se comportait comme si ça faisait un an.
Son souffle chaud, presque brûlant, s'insinuait dans mon oreille, me plongeant dans une confusion totale. Chaque mot qu’elle prononçait semblait creuser un peu plus le gouffre de mon incompréhension.
Pourquoi était-elle si proche ? Pourquoi semblait-elle savoir tant de choses sur moi alors que j'avais l'impression de n'être qu'un étranger pour elle ?
Je ne réponds pas. Je ne peux pas répondre. Mon cerveau tourne à plein régime, tentant de démêler le réel de l’absurde. Les mots restent bloqués dans ma gorge, comme s'ils craignaient de sortir et d'affronter le silence pesant qui s'est installé entre nous.
Laura se redressa lentement. Ses doigts quittèrent ma nuque, me libérant de cette étrange paralysie. Je repris mon souffle, tentant de retrouver une contenance. Mais quand mes yeux croisèrent les siens, je me sentis aspiré dans une tempête d’émotions contradictoires.
Son regard est à la fois doux et perçant, comme si elle lisait en moi sans que je puisse me cacher.
J'essaye absolument de ne rien laisser transmettre, mais dès que je le fais, elle sourit malicieusement, comme si elle voulait me faire comprendre que c’était inutile.
- Je voulais détendre l’atmosphère, Noé. On peut manger sans qu’il y ait un malaise ? dit-elle en rigolant avec sa main devant la bouche.
- Haha... oui... ne t’en fais pas. J'ai l’habitude... mentis-je.
Elle m’a pris au dépourvu, tissant ses toiles en moi pour m’engluer dans un dangereux jeu de séduction.
Je ne sais pas si je vais gagner, ni si je le peux. Ce que je sais, c’est que ça m’attraie d’une force incommensurable.
Quelle stupidité ! Tu dois te reprendre, elle est en train de t’hypnotiser !
À peu près trente secondes plus tard, le bouffon de tout-à-l’heure revint en nous demandant si on avait choisi ce qu’on allait manger.
- J'opte pour un filet de poulet avec de la salade et des pommes de terre, lui répondis-je.
Laura décida de prendre un simple ravier de pâtes à la sauce tomate.
Simple. Efficace.
On peut se dire qu’elle ne se casse pas la tête en se creusant les méninges, me dis-je en rigolant.
Ce zigoto étant parti, je tournai mes yeux pour admirer ce restaurant. Je vis qu’il était banal, mais qu’il renfermait un aspect mystique. Les murs étaient peints d’une couleur ébène, reflétant parfaitement l’opaque texture de mon ressenti ventral.
On ne saurait même pas décrire en détails son apparence, tant elle est particulière. Une aura excitante.
- J'adore l’architecture du restaurant, lui dis-je. Elle est vraiment spéciale, ça change de la banalité qu’on voit au quotidien.
- Tu as raison, mais regarde, je vais te montrer un truc ultra cool.
Elle pointa son doigt en direction de la cuisine, émit un regard dans ma direction et prononça : “1,2,3, soleil. Que l’éclat te submerge”.
Et boum, une explosion de flash à travers ma rétine.
Une sensation automnale, des couleurs printanières, un silence assourdissant qui fit vrombir mes tympans. Tout, absolument tout m’hypnotisait.
Je me levai, oubliant complètement mes pensées machinales. J'étais sous l’emprise de ce que je ressentais, comme drogué par ce que je voyais.
On pourrait penser que tout cela n’est pas réel, mais je sais que ça l’est. Comment pourrais-je le vivre, sinon ?
Ou alors je deviens fou ? Mais qu’est-ce qui se passe, et où elle est, elle ?
Quand je tournai les yeux vers elle, l’illusion s’arrêta, et je l’entendis prononcer cette phrase : “1,2,3, soleil. Que l’éclat te submerge”.
What the fuck ? Il se passe quoi, bordel ? Mon cerveau me joue des tours. Je n’ai pris aucune drogue. Ou bien si ? Je ne comprends plus rien, je suis paumé.
- Tu vois ? Elle est vraiment belle, j’ai toujours été fascinée par leur cuisine. Ça peut te sembler glauque, mais je suis vite attirée par les belles petites choses.
Elle me parle mais je veux juste me barrer d’ici. Je suis le seul à subir ça ? Ben oui, quel con ! Sinon elle t’aurait fait la remarque.
Le guignol qui sert de serveur revint avec nos plats, et je lui assénai un sourire pour le remercier.
Je fis comme si de rien n’était, et nous entamâmes une discussion sur nos vie respective.
Elle m’avait fait comprendre que sa famille l’avait abandonnée à un jeune âge, ce qui lui a valu toutes sortes de moqueries à l’école. Cependant, m’a-t-elle dit, ça l’a forgée et rendue plus forte. Son mental est devenu un mélange entre le chêne et le roseau : fort et robuste, mais à la fois malléable.
J'apprécie ce qu’elle dégage, on voit vraiment que c’est une bonne personne.
Je lui ai alors expliqué ma situation familiale, ce que je n’aimais pas faire mais vu qu’elle l’a fait, je me suis senti astreint.
Ma famille ne m’aime pas vraiment, lui dis-je avec appréhension. Ils ont une vision extrêmement matérialiste sur l’esprit, ce qui ne me permet pas de créer une relation authentique avec eux.
Ils m’ont toujours comparé à ma sœur, me disant que je devais prendre exemple sur elle, que je devais suivre son parcours scolaire, que c’était une personne sur qui je devais m’inspirer, limite idolâtrer.
Mon oncle laissait tout passer avec elle, mais moi, quand je faisais une petite bêtise, je recevais une baffe. Il prenait un malin plaisir à me faire la morale sur mon comportement. À croire que taper son filleul est exemplaire, sale merde.
Elle rigola quand je prononçai ces derniers mots, ce qui détendit mon atmosphère interne.
Je continuai donc en lui expliquant que ma mère m’avait abandonné au détriment de sa faiblesse sentimentale à mon égard. Elle avait préféré les laisser faire, alors qu’elle voyait tout.
Leurs critiques, leurs agissements, elle voyait tout, mais ne faisait rien.
Et mon père, il me rassurait en privé, mais n’osait pas l’ouvrir face à eux, je ne savais pas donc pas quoi penser de son comportement. Je ne savais pas s’il écoutait sa loi morale ou s’il le faisait pour se donner un genre.
Les seules fois où j’étais vraiment moi, ils me regardaient bizarrement. On aurait dit que j’étais un extraterrestre, un cynique. Ils se foutent de la gueule du monde, car le cynisme a deux définitions contradictoires, mais ils n’utilisent que celle qui va dans leur sens.
Une fois mon plaidoyer terminé, de l’eau abritait mes yeux, prête à couler à tout moment.
Laura attrapa ma main, la serrant avec force mais avec amour. Elle me fit comprendre qu’elle était là, et que c’était du passé, maintenant.
Je m’étais ouvert, mais ce n’était qu’une infime partie de ma vie, et je n’avais pas l’envie de me dévoiler entièrement pour le moment. Évidemment, je ne lui dis rien, mais je me dis qu’elle le saurait au fur et à mesure.
Le moment de s’en aller arriva au fil du temps, nous permettant d’enfin nous dégourdir les jambes.
Un étirement involontaire se fit. Mon corps a subi un bon moment anxiogène, ça fait tellement du biiiien.
Nous étions les seuls à être encore en ce lieu, ce qui m’intrigua. Je vis qu’il était... une heure du matin ?! Comment le temps a pu passer aussi vite ?
- Je suis désolé, je ne pensais pas qu’il serait si tard quand nous partirions, dis-je en me grattant la nuque.
- Ne t’inquiète pas, je ne regrette pas.
Un poids s’enleva de mon corps. Un soupir de soulagement sortit de ma bouche.
Ok, maintenant, il va falloir que tu gères, mon vieux.
En marchant dans le noir avec quelques lampadaires illuminant la rue, je pris mon courage à deux mains et lui demandai si elle voulait que je la raccompagne.
- Ce n’est pas ce que tu es en train de faire ? dit-elle en rigolant.
Pour le coup, elle n’a pas tort. J'avais préparé ma phrase avant de le faire inconsciemment. Quel con.
Je veux faire le mec galant, je prépare mes disquettes et j’agis sans le vouloir en mec galant. Je suis juste un génie, en fait. Je suis maitre en séduction, hehe.
Je me mis deux claques discrètement pour me calmer. J'étais en train de me coller des ailes alors que je suis une merde dans ce domaine.
On arriva à l’intersection d’un carrefour, et Laura me dit que je pouvais la laisser ici, qu’elle habitait à deux minutes à pied et qu’elle ne voulait pas m’embêter à faire tout le chemin.
J'acquiesçai, en espérant ne pas avoir fait de bourde durant notre sortie.
Une fois partie, je lâchai un énorme souffle pour libérer mes poumons de la pression que je leur avais fait subir.
Je l’ai fait. Je l’ai fait, bordel. J'ai réussi à avoir un rendez-vous avec une femme, et sans dire une connerie une seule fois ! Enfin, une seule, mais elle ne compte pas vraiment.
Arrivé devant chez moi, j’ouvris la porte délicatement pour ne faire aucun bruit dans le voisinage, et la refermai avec autant de précaution.
Je posai les clés sur la table du salon, j’enlevai ma veste et je partis en direction de la salle de bain.
Mon visage était livide, mais éclatant.
J'en ai vraiment chié, mine de rien... la prochaine fois, j’espère avoir accumulé assez d’expérience pour ne pas être dans le même état.
Bon, c’est le moment d’aller me coucher. Mon oreiller m’appelle, après cette dure journée.
Il me fallut un peu de temps pour trouver le sommeil, enfin détaché de ce jour rempli de surprise et de bizarrerie.
Dorénavant au calme, je me remémorai les souvenirs engrangés avec elle.
Mais une sensation me turlupinait l’esprit : malgré une apparence externe très douce, son intérieur était... mystérieux.
Je n’arrivais pas à cerner son personnage, et je ne peux pas dire que je n’essaye pas.
Qui est-elle, au fond ?
Et sur cette dernière pensée, Morphée[2] eut raison de moi et m’emporta dans les rêves.
[1] Troisième œil dans la spiritualité gnostique.
[2] Dieu grec du rêve.